Il y a un peu plus d’un an, je quittais mon appartement à Lyon pour m’installer à la montagne.
Ça faisait 2 ans que je voulais partir de Lyon, quitter la ville, retrouver la nature, vivre à la montagne.
Mais je ne savais pas où m’installer, beaucoup de régions m’attiraient et je pouvais aller partout où je voulais. « Trop de choix tue le choix ». Quand tout est possible, c’est difficile de choisir.
Puis est venu le moment où j’en ai eu marre de tergiverser, de stagner, de ne pas savoir.
Alors, j’ai fait mes cartons, j’ai pris ma voiture avec le nécessaire pour les quelques mois à venir, et j’ai loué un airbnb pour un mois dans un petit village à la montagne, puis un autre airbnb pour presque deux mois, toujours dans la même région; et j’ai décidé de m’y installer.
J’ai commencé à chercher un logement, mais ça a été compliqué. C’était la période où les étudiants cherchaient aussi, la zone était tendue ; Je suis entrepreneure, ce n’est pas la situation idéale pour les propriétaires, et les agences n’en parlons même pas.
Je suis donc partie en road trip quelques semaines dans les Hautes-Alpes, puis dans la Drôme et dans le nord, pour prendre du recul, voir des amis et ma famille.
Je suis passée par des phases de colère (vis à vis de ce système dans lequel il faut rentrer dans des cases pour être digne de confiance, avoir des dossiers en béton, sans prendre en compte l’humain derrière), de désespoir, de brouillard et de tristesse à me demander comment j’allais faire pour trouver enfin un lieu de vie où je me sentirais à nouveau bien, de joie retrouvée pendant ce road trip à me laisser voguer au fil de mes envies, à cette liberté que j’aime tant, mais aussi de saturation de voyager sans avoir mon pied-à-terre cosy, de fatigue à chercher toujours la prochaine destination et où passer la nuit avec mon Berlingo…
Puis à un moment, j’ai lâché l’affaire.
J’ai retrouvé au fond de moi la confiance que la situation allait se débloquer, un jour.
J’ai arrêté d’être obstinée dans mes recherches d’appartement, et de refus. J’ai arrêté d’éplucher les petites annonces et d’essayer de trouver des solutions. Je suis retournée à Lyon. C’était au moment de la rentrée de septembre, une nouvelle énergie était là, un nouveau départ. Quelques jours après, sans savoir pourquoi, je suis retournée sur Leboncoin avec un sentiment plus léger, et là j’ai vu l’annonce parfaite pour moi. Un petit logement, à la campagne, qui correspondait exactement à ce dont j’avais besoin. J’ai contacté la dame, elle faisait toutes ses visites en un jour, je devais y être le soir-même car elle allait prendre sa décision. Mais c’était impossible pour moi d’y aller ce jour-là. Elle a accepté d’attendre le vendredi. J’y suis allée, sans aucune attente. J’ai discuté avec les propriétaires ; ils avaient déjà sélectionné trois dossiers avec de très bons revenus. Mais ils avaient envie de me laisser ma chance, leurs deux fils étaient aussi entrepreneurs, et ils m’ont fait confiance ; l’appartement était pour moi si je le voulais.
Aujourd’hui, ça fait un an que je suis en Savoie, j’adore cette region. Et ce n’est que le début d’une nouvelle aventure.
{Morale de l’histoire}
Il ne faut pas attendre d’avoir toutes les cartes en main ou toutes les réponses pour se mettre en route, pour quitter une situation qui ne nous convient plus. Parfois, les choses se débloquent quand on fait le premier pas, qu’on lâche la pression et les attentes et qu’on laisse faire la vie.
De toute cette période de flou et de pérégrinations, j’en garde finalement de très beaux souvenirs : j’ai retrouvé la liberté, l’insouciance et les connexions du voyage, de l’aide inattendue, des liens renoués et profondément enrichis.