Retour à l’aventure! – Monde Intérieur

Pour mon anniversaire, j’ai décidé de repartir à l’aventure !

J’en avais vraiment besoin : reprendre mon sac à dos et partir voyager.

Je ressentais aussi le besoin de marcher, de me déplacer, en itinérance.

Fin juin, j’ai discuté avec une personne qui m’a parlé d’une rando qu’elle avait faite il y a quelques temps en Corse: il y a plusieurs itinéraires de randonnées alternatifs au GR20, dont les « Mare a Mare » et le « Mare è Monti ».

Et là j’ai senti un truc s’allumer à l’intérieur de moi, l’étincelle de l’aventure s’était remise en route, je suis rentrée chez moi avec cette certitude que j’allais prendre mon sac à dos et partir en Corse cet été.

Une sensation et un enthousiasme que je n’avais pas ressentis depuis longtemps !

C’était un nouveau projet, un nouveau challenge.

Car même si j’aime marcher, je n’ai jamais fait de randonnée en itinérance, ça m’attirait depuis quelques temps, mais je ne savais pas si j’en étais capable, ni comment mon corps allait réagir sur des randonnées de plusieurs jours, et encore moins en portant un sac à dos assez lourd (dont les 3l d’eau quotidiens avec la canicule, même si je n’avais pas pris la tente pour cette première fois).

Comme d’habitude, j’ai quand même attendu la dernière minute pour me décider (je n’aime pas planifier les choses à l’avance, j’ai besoin de sentir sur le moment si c’est toujours ce dont j’ai envie).

J’ai donc réservé mon trajet aller 5 jours avant le départ. Je savais au moins que je serais en Corse le jour de mon anniversaire, même si je n’avais pas de retour, et encore rien d’organisé sur place.

Mais ce goût de l’aventure et de l’imprévu ! Qu’il est bon ! 

J’ai acheté le topo-guide, et j’ai commencé à regarder ce que je pourrais faire.

J’ai décidé de faire le « Mare è Monti ».

Mais pas en entier, car il dure 10 jours, et je n’avais que 5 jours pour marcher, et puis comme c’était une première pour moi en itinérance, je préférais ne pas m’aventurer sur 10 jours.

J’ai aussi décidé de faire l’itinéraire en sens inverse (le topo part du nord au sud et démarre au même endroit que le GR20, et je n’avais pas envie de me retrouver sur le départ du GR20 bourré de monde, donc je suis partie du sud). #acontrecourant

Je n’avais pas vraiment d’idée précise sur comment rejoindre le village où j’allais commencer ma randonnée (c’est assez difficile d’obtenir les infos à distance, et les transports en Corse sont assez aléatoires, surtout dans l’ouest apparemment). Mais je savais que ça allait le faire !

Je suis donc arrivée à Ajaccio, j’y ai passé une nuit, et le lendemain, j’ai eu un minibus pour rejoindre le village d’Ota (la ligne avait démarré quelques jours plus tôt), d’où j’allais partir pour ma première étape.

Me voilà donc à Ota, pour le début de mon parcours.

Jour 1 : Ota-Evisa : première mise en jambe sur un bout de l’itinéraire dans le sens inverse de celui où j’allais partir le lendemain (comme ça je découvrais un petit bout supplémentaire du chemin): 3h de marche, découverte des ponts génois, baignade dans la rivière ;

Jour 2 : Ota-Serriera : le « vrai départ » : une étape de 6h30, cette fois avec le sac à dos ; départ à 6h50 du matin dans le village encore endormi; les locaux m’avaient dit le jour avant que ça allait être chaud… (au niveau du terrain et de la chaleur, genre mais quelle idée!) Donc petite appréhension avant le départ, est-ce que je vais y arriver ? Et finalement, tout s’est super bien passé! Première étape OK!

Jour 3 : nouveau challenge! On m’avait dit que l’étape à rallier ce jour-là n’en valait vraiment pas la peine (je l’avais en effet lu sur des forums, mais les avis étaient mitigés sur le fait de doubler et de faire deux étapes en une…) Après discussion avec le propriétaire du gîte, il s’avérait plus sûr de ne pas doubler, surtout vu les températures encore plus chaudes qu’ils annonçaient le lendemain (déjà 39° ce jour-là)…

Et pourtant j’étais vraiment triste et sans motivation à l’idée de m’arrêter dans ce village sans intérêt le long d’une route… Quelque chose en moi me disait que je pouvais le faire. J’en ai discuté avec mon voisin de chambre qui venait de le faire en sens inverse et il m’a bien briefée et encouragée (merci à lui!), et à 22h30, j’ai finalement décidé de le tenter.

J’ai donc doublé et fait les deux étapes en une : Serriera-Curzu-Girolata.

Départ à 5h30, au lever du soleil, pour 10h de marche.

1350 m de dénivelé positif et 1369m de dénivelé négatif.

L’appréhension de savoir si j’allais y arriver, de me retrouver seule dans la montagne si je n’y arrivais pas (il n’y avait vraiment personne sur le chemin), de savoir si mon corps allait tenir, de gérer la chaleur et l’eau…

Mais cet état challengeant m’a poussée à me dépasser, à y aller, à ne pas perdre de temps dès le début de la matinée. Et l’envie de rejoindre la seconde étape (un petit village de pêcheurs) plutôt que de me retrouver coincée pour une journée et une nuit dans un village au bord de la route un peu déprimant…

Le truc le plus fou, c’est que je suis arrivée à la fin de cette étape beaucoup moins fatiguée que les autres étapes moins longues ! Comme quoi, le mental…

Jour 4 : Girolata-Galeria : 6h30 de marche.La plus belle étape selon moi… un enchaînement de crêtes, de chemins boisés, de vues sur mer, j’y ai croisé des taureaux en liberté, des cochons sauvages, des grenouilles, libellules, rapaces… avec une alternance de vues mer-montagne et totalement seule au monde sur le chemin ! #introspection

Jour 5 : Je suis donc arrivée un jour plus tôt que prévu à Galeria, qui devait être mon étape finale (vu que j’ai sauté un arrêt), et j’ai ressenti une sensation un peu désagréable, j’avais un goût de « trop peu », je n’avais aucune envie de m’arrêter là et de retourner à la civilisation.

Mais si je faisais une étape de plus, j’arrivais dans un village sans gîte et sans moyen de rejoindre Calvi pour rentrer à Lyon le lendemain. Ça, c’est, je dirais, le petit bémol du voyage impro : ce moment de latence où tu es « entre-deux » et tu dois prendre une décision, où aucune des solutions ne te convient vraiment.

Après de longues hésitations, j’ai finalement pris la décision de rejoindre Calvi le jour-même, un peu à contrecœur, en marchant et en faisant du stop. Arrivée à Calvi, je me suis baladée en ville, j’ai été à la plage, et j’ai encore pas mal marché le soir pour rejoindre l’auberge sur les hauteurs de la ville (une auberge associative géniale avec une superbe vue!) pour y passer les derniers moments de mon escapade corse !

Et là, surprise, un autre randonneur solitaire est venu me parler et on a finalement passé la soirée et le jour d’après à discuter de tout et de rien, à se parler de nos vies, à se balader, c’était fluide, agréable, et ça m’a permis de faire la transition très sereinement du retour à la civilisation avant de repartir pour le continent.

« On » m’avait dit de ne pas aller marcher en Corse en été, il faisait trop chaud.

Si on écoute l’opinion des gens, on ne suit pas notre coeur.

Si on écoute l’élan qui nous guide, c’est toujours juste.

L’avantage de faire cet itinéraire en pleine canicule, c’est qu’il n’y a personne sur le chemin ! Une sensation d’être seule au monde, avec des vues à couper le souffle ; idéal pour l’introspection.

J’en ai pris plein les yeux.

Je me suis challengée, j’ai osé.

C’était un test.

Je suis super fière de moi, de m’être dépassée, d’y avoir cru.

Il y a encore quelques temps, je ne m’en croyais pas capable physiquement.

Et mon petit corps a très bien tenu. ❤️

Merci aux personnes croisées avant et pendant qui m’ont donné l’impulsion, l’inspiration, qui ont rallumé l’étincelle, et qui m’ont donné le courage de me dépasser.

*

S’il y a un truc au fond de toi qui te dit d’y aller, fonce !

Si tu sens que tu peux le faire, c’est que tu peux vraiment le faire ! (sans pour autant prendre de risques inutiles, ce sont quand même des décisions réfléchies avec les éléments qui sont là, et surtout au ressenti, cette petite voix intérieure qui sait).

Catégories : Voyage

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